Un trône entaché de sang [PV : Site]

Sujet: Un trône entaché de sang [PV : Site] 29.01.12 17:27

-Mesdames et messieurs, votre attention s'il vous plait. Notre vaisseau amorce actuellement sa descente vers Medieval. Heure locale, 6 h 00. Oui, oui, du matin. Veuillez s'il vous plait attacher vos ceinture de séc... ah mais ça suffit Kain, laisse-moi m'amuser encore un peu avec le micro quoi, c'est si drôle ! Lâche ça bordel. Bon euh, briefing dans la salle de commande SVP.

La suite du message consista en des cris, des bruits de combat et autres. Ryo sortit en trombe de la cabine qui lui était réservée et s'enfonça au pas de courses dans les entrailles du navire pour calmer le squelette avant que Site se décide à le réduire en puzzle flottant sans l'espace. Évidement, il se perdit. Décidément, le Golden lui manquait. C'était tellement plus simple de se fondre dans une paroi pour ressortir à l'endroit où on le voulait sans se perdre et sans perdre de temps... Enfin bref, il fini par atteindre la salle de commandement, en dernier, évidemment. Même Clara était là avant lui. enfin, il fallait dire qu'elle prenait mal le fait de n'avoir pas pu faire embarquer un jouet humain ou deux pour le trajet, essuyant un refus net et catégorique de la part de Site. Pourtant, il semblait bien à Ryo qu'il avait entendu des gémissement venant de la salle des moteur la nuit précédente, quand il cherchait les toilettes... Mais revenons à nos moutons, se dit Ryo. Kain était vautré dans son fauteuil pour handicapé, un œil au beurre noir et les lèvre fendues. Quant à Skelty... Sa tête était sur la table, le reste à peu près partout. Et dire qu'Abby n'était pas là pour le reconstruire... Pourquoi n'y avait-il pas de notice fournie avec, comme pour ces jeux de constructions pour enfants, là [Playmobil, en avant les histoires !] ?!

-Ah, Ryo, j'attendais plus que toi. Bon, merci à tous et à toutes, enfin, à Clara puisque c'est la seule femme (même si elle compte pour plusieurs au lit mais passons), d'être venu pour ce petit récapitulatif. Bon, sans vouloir prendre la place de leader, je pense qu'il faut vous fier à moi pour la direction de cette mission. En effet, pour ceux qui l'ignorent encore, je viens de cette planète et on peut dire que je la connais particulièrement bien, je dirais même que j'en connais les moindres recoins.
Bon, un peu d'histoire les enfants. Il y a 75 ans, l'A.A.P. à voulu dominer cette planète car le pouvoir en place, une monarchie, refusait l'autorité du Gouverneur, et avec raison. Résultat, il y eu une guerre entre les chevaliers du royaume et une unité de soldats. Qui finit en grosse boucherie et en match nul. Depuis, ce qui fut le champs de bataille est considéré comme maudit et l'A.A.P. s'est retiré complètement. Et tout est bien qui finit bien.
Non, je déconne, il y a une partie cachée. En fait, l'A.A.P. est toujours présente, seulement très discrètement. Et elle tente toujours de rallier cette planète à sa cause. Et, le meilleur, elle est sur le point d'y parvenir.
Mais...

-Abrège, tu veux.

-Bon, bon, passons les effets théâtraux. Ce qui nous intéresse nous, c'est que l'on peut gagner très facilement cette planète et dévoilant la vérité sur l'actuel roi. Je m'explique : pendant la fameuse grande bataille, le roi de l'époque, qui avait donc dit non au partenariat, était en première ligne et il menait bien ses troupes, tant est si bien que son camp semblait gagner. Problème, un de ses conseillers, le général des armées, était corrompu par l'A.A.P. Le marché était simple pour ce cafard : il tuait le roi, donc faisait gagner l'A.A.P. et il pourrait succéder au trône. Et c'est ce qu'il fit. Et depuis, lui puis son fils sont des usurpateurs qui gouvernent mal, il suffit de demander au peuple. Pourquoi ils gouvernent mal ? Parce que l'un des conseillers fait partit de l'A.A.P., tous simplement, et a toutes les faveurs du "roi" puisqu'il y a de la corruption entre eux. Donc, le plan est simple : on tue le conseiller de l'A.A.P., ces derniers dégagent aussitôt de la planète et on détrône le roi pour en mettre un légitime à la place. Des questions ?

-Ouais, une. Qu'est ce qui nous prouve que c'est pas des conneries et que ton plan va marcher ?

-Ah, ça. C'est tout simple, le peuple est assez crédule. Et quand ils sauront que le dernier roi légitime est revenu à la vie pour leur donner un nouveau successeur, correct, ils nous soutiendront. Ils sont comme ça.

-Me dit pas que le réssurectionné, c'est toi quand même.

-Si, et la bataille que je vous ai raconté, c'est le dernier épisode de ma vie.

-Sinon, fait un blog. Non, je déconne, je suis OK pour ton plan, mais qu'est ce que t'as prévu concrètement ?

-Pour toi, le rôle est simple : tu t'infiltres dans le château à l'aide du plan qui est dans ma cape, tu bute le corrompu et tu vires l'usurpateur, si possible en le laissant en vie. Après tout, c'est son père qu'il faudrait tuer pour ses crimes, et ce dernier est mort il y a déjà quelques temps. Par contre, j'ai de bonnes raisons de croire que certains pirates de l'espace seraient retenus dans le donjon, enfermés ici discrètement par l'A.A.P. Après, je ne suis sûr de rien, aussi je vous envoie peut-être, Site et Clara, vers une fausse piste mais bon, j'aimerais que vous vous introduisiez dans la prison pour en libérer ceux qui en valent le coup, si vous êtes d'accord pour bosser ensemble. Ah, nous voilà atterris.

Donc, quelques minutes plus tard, le temps pour Ryo de finir de remettre Skelty sur pied, au sens propre comme au figuré, la fine équipe débarquait. Site et Ryo avaient tous les deux eu droit à un plan détaillé pour ne pas se perdre et, accompagné chacun d'une magnifique jeune femme, morte pour l'une et nymphomane pour l'autre, ils se préparaient à leur infiltrations respectives. Problème, Skelti avait disparu, et Kain, resté comme d'habitude pour "surveiller le vaisseau", ne l'avait pas vu. Il fallut bien se rendre à l'évidence, il faudrait faire sans lui.

-Bon bah tant pis pour lui, il se débrouillera. On change pas le plan et n'oubliez pas : aucune victime innocente. On débarque en alliés, même si on s'infiltre donc on ne répand pas les cadavres. Et, Clara, pas de conneries, ou je ne tiendrais pas Site responsable de ta malencontreuse mort. Sur ce, en avant.

Comment donner à mi-mots à Site l'autorisation de calmer Clara par tous les moyens, même s'il n'avait pas besoin de l'autorisation en question...
Les deux duos se séparèrent et se préparèrent à s'introduire dans le château de Médieval. La course à la conquête de la planète était lancée.

Messages : 59 Date d'inscription : 27/10/2009 Age : 30

Je guettais Clara du coin de l'oeil. Bosser avec elle ? Mouais, pourquoi pas. Elle avait juste intérêt à se tenir. Ryo lui adressa par ailleurs la chaleureuse probabilité qu'elle y reste si elle tentait quoi que ce soit, m'arrachant un léger sourire. Ceci fait, nous descendîmes de l'Alpha pour accomplir notre mission. Dépourvus de la moindre carte, il nous fallut pas mal de temps pour localiser le donjon en question. Mais il nous fallait également trouver un moyen d'y entrer. Clara proposa tout d'abord de faire sauter l'entrée. Idée séduisante, à ceci près qu'on risquait de déclencher un bordel monstre et que ce n'était en aucun cas dans notre intérêt. Dommage...ça aurait surement mieux marché. Mais alors que je chercher un moyen d'y entrer sans nous faire remarquer, l'un des gardes chargé de surveiller les prisonniers décida de sortir afin de vider sa vessie dans une fougère. L'occasion était trop belle. Je l’assommais sans difficultés avant d'enfiler son armure de maille par dessus mes vêtements. J'expliquais alors mon idée à Clara avant de l'attraper violemment par le bras et de l'entrainer dans le donjon. La mise en scène devait être parfaite. Alors que nous arrivâmes dans les geôle, le garde en faction me dévisagea du regard, surpris. Je m'exclamais :

-Cette gueuse a tenté de me dérober ma bourse, sacrebleu, qu'elle soit pendue la vilaine !

-...euh...les geôles sont pleines à ras bord de ces misérables, on est complet là.

-Qu'entends-je !? On laisserait donc en liberté cette voleuse !? Et que vois-je !? Il y a moultes places dans cette geôle-ci manant, il n'y demeure qu'un seul malandrin !

-Euh...oui mais justement, il y demeure en solitaire parce qu'il a massacré tous les autres prisonniers présents dans sa cellule, alors elle risque fort d'y passer.

-Alors qu'il en soit ainsi !

Le garde soupira et finit par lever son derrière gras de son tabouret, trifouillant ses clés les unes après les autres dans le but de trouver la bonne. Il tourna celle-ci dans la serrure avant se me faire signe d'entrer pour balancer Clara. Or, à peine avais-je fais un pas dans le cellule que la porte claquait derrière moi, le cliquetis de la serrure se faisant entendre deux secondes plus tard.

-Désolé mon gars, mais les imposteurs j'les repère tout de suite, allé, bonne chance avec c'ui là ha ha ! Bonne chance, moi j'vais prendre l'air, le sang dès le matin c'est pas mon truc.

Et sur ces mots, il sortit. Bordel. C'était ma faute. Après avoir fréquenté des idiots de première pendant des mois, j'en avais presque oublié que l'homme était capable de jugeote et de méfiances. Au point que j'avais moi même baissé ma garde et me retrouvais ainsi comme le gros blaireau que j'étais enfermé dans une geôle pourrie. Ou alors j'en avais tout simplement trop fais. Je me collais aux barreaux, constatant le nombre démentiel de prisonniers présents dans les autres cachots. Pas de doutes, c'étaient des pirates. Mais là n'était pas le problème. Le problème, il était à côté de Clara et moi. L’inconnu se leva brusquement avant de balayer de la main la mèche de cheveux qui lui tombait sur l’œil. Je reculais, prêt à me défendre.

Sujet: Re: Un trône entaché de sang [PV : Site] 20.02.12 14:25

-Bravo Site, magnifique ton plan, une réussite ! Et maintenant, on fais quoi ? demanda Clara en adressant un regard condescendant à son coéquipier.

Pendant ce temps, Ryo jurait sous son déguisement. Bah oui, ç'aurait été mal vu qu'un type ressemblant clairement à un pirate se balade dans l'enceinte de la cité le jour d'un coup d'état... Le Capitaine se trimballait donc avec une cape à capuche prêtée par Skelti. Résultat, il ressemblait maintenant à un voyageur itinérant, ou à un mendiant qui aurait des vêtements corrects, ce qui ne faisait pas grande différence. Au moins, personne ne faisait attention à lui et il pouvait continuer son chemin en paix.
Pour la dixième fois en quelques minutes, il sortit la carte du squelette, l'étudia un instant et tourna dans une rue.

-Mais pourquoi il nous a choisi l'itinéraire le plus long, celui qui passe par les quartiers pauvres ?

Umiko, matérialisée pour l'occasion en une bague passé au doigt du futur roi - car, aussi incroyable que ça puisse paraître, les gens d'ici n'était pas habitués à croiser des fantômes tous les jours. Non mais franchement, c'est quoi ce bled, sérieux ? - lui répondit avec une certaine irritation dans la voix :

-Peut-être pour que tu te fasse une idée de la vie ici. Il suffit de regarder la population pour voir l'état du royaume.

-Effectivement.

Il est vrai que la vue qui s'offrait à leurs yeux n'était pas très plaisante. Partout, ce n'était que misère. Même les quartiers riches ne l'étaient pas tant que ça. Quand au bas-fond de la ville, c'était plus des taudis qu'autre chose. Ils avaient vu une troupe de gardes emmener un couple de vieillards car ceux-ci n'avaient pu payer les impôts royaux. Ils n'avaient vu aucun sourire sur les visages, uniquement de la tristesse, de la colère et de la fatigue. Ces gens étaient clairement exploités. Quant aux services sociaux, que ce soit pour le nettoyage des rues ou encore la sécurité, ce n'était pas ça... En gros, il fallait rester dans les rues les plus larges et fréquentés, et au centre de la voie pour ne pas marcher dans des tas d'immondices. Le nombre de pillards était affolant. Par deux fois déjà Ryo avait sauvé un pauvre miséreux d'un égorgement pour sa maigre bourse, et on avait tenté de le braquer lui même une autre fois. Dans les trois cas, il avait passé les voleurs au fil de l'épée, sans que ça choque personne. Il suffisait de voir le nombre de charrettes qui sillonnaient les rues de la ville dans le but de ramasser les cadavres pour se dire qu'on ne vivait pas vieux dans le coin...
Enfin, Ryo déboucha dans un cul-de-sac qui, selon le plan, cachait un passage secret menant au château. Il n'y avait nul fenêtre derrière laquelle un éventuel curieux aurait pu observer le Capitaine, et personne dans les rues latérales, aussi Ryo se dirigea-t-il vers le fond de la ruelle, pour tomber sur une porte en bois vermoulu, dont la serrure avait était forcée depuis longtemps, et qui servait d'entrée des artistes à un théâtre qui subsistait tant bien que mal. Le jeune homme poussa le battant, se coula à l'intérieur de la pièce et referma la porte qui grinça, son unique gond encore en état manquant cruellement d'huile, comme Garane manquait d'alcool à ce moment précis, mais passons.
Umiko reprit son apparence de fantôme inconsistant pendant que Ryo faisait le tour de la pièce. Ils étaient dans une remise, entouré de caisses remplies de perruques et autres déguisement mangés aux mites et de décors de bois qui avaient souffert des trous dans la toiture.

-Bon, selon les indications écrites au dos du plan, le passage secret se trouve dans ce coin là.

Ryo déplaça un coffre qui, quand il l'ouvrit, se révéla rempli de tout un déguisement de roi, du sceptre à la couronne, en passant par le manteau d'hermine. Mais le plus intéressant était dessous : une trappe. Qui les mena dans un réseaux de catacombes sordides et puantes. Mais enfin, il fallait bien en passer par là...
Un bout de temps plus tard, Ryo et Umiko émergèrent par une porte dérobé sous une tenture affreuse du château.

-Bon, nous y voilà. Reste plus qu'à trouver la salle du trône et à faire ton petit cinéma.

Ryo s'élança d'un pas rapide, résolu à profiter du peu de temps qu'il restait avant que les couloirs ne soient remplis de courtisans, serviteurs et autres pour trouver la fameuse salle. Il ne mit pas longtemps pour tomber sur un tapis rouge. Mais, littéralement quoi.

-Rooh, fais gaffe où tu marche !

-Ouais bah j'y peux rien, t'as vu l'épaisseur de ce truc ? Comment veut-tu pas tomber ?! À ce rythme là, t'en met partout ou pas du tout des tapis rouges...

Bref, il suivit le tapis pour arriver... devant la porte d'entrée du château. En chemin ils constatèrent tous deux qu'ici, il n'y avait pas un grain de poussière ou de pauvreté, on respirait plutôt le luxe et le confort. Décidément, l'actuel roi semblait vraiment bon à changer...

-Demi tour, droite !

-Ouais bah ça va hein !

Ils suivirent donc le tapis dans l'autre sens pour arriver devant la salle du trône, gardé par deux... bah gardes. Umiko se retransforma en bague avant d'être vue. Ryo continua son chemin jusqu'à ce que les hallebardes des deux gardes se croisent sous son nez dans un geste parfait, sans doute répété des milliers de fois.

-On ne passe pas.

-Sauf si vous avez rendez-vous avec Sa Majesté.

-Les gars, c'est moi, Sa Majesté, maintenant, compris ?

-Voyez vous ça, môsieur l'encapuchoné. Et ou est donc votre couronne ?

-Bah en fait, je vais justement la chercher, donc si vous permettez...

Il avança d'un pas... pour se heurter aux armes, qui n'avaient pas bougées.

-Bon, changement de méthode.

Ryo posa ses mains sur les épaules des deux gardes, comme pour leur faire un gros câlin. Il se rapprocha.

-Les gars, j'aurais vraiment voulu éviter ça... Mais vous me laissez pas le choix.

D'un coup ses mains lâchèrent les épaules des types pour saisir leurs tête et les faire s'entrechoquer. Un faible coup, mais renforcé par les casques métalliques. Les deux s'effondrèrent dans un fracas ~~de casseroles~~ d'armures.

-Navré, vraiment. Umi, j'aurai pas besoin de toi dans la salle et je m'en fait un peut pour Site et Clara, surtout Clara, tu peux jeter un œil ?

-Okay, j'te fais confiance pour agir avec tact. J'vais voir où il en sont.

La bague disparut d'un coup.

-Avec tact, hein...

Ryo retira sa cape, dégaina son sabre et s'approcha d'un pas résolu vers la double porte...

-À l'abordage !
____________________

-Bon, c'est quand que je reviens, moi ? Nan mais je dis ça pasque c'est quand même MON royaume, à la base... Et perso j'm'ennuie...

Messages : 59 Date d'inscription : 27/10/2009 Age : 30

-Fous...Fous êtes qui fous...?

-Euh...c'est à dire que...

-Fous êtes afec eux !?

-Hein ? Mais qu'est ce qui raconte celui-l...

Sans un mot de plus, il me sauta à la gorge comme un vrai dératé. Je ne perdais pas de temps pour me défendre et le plaquer au sol, mais le bougre était encore plus hargneux qu'il n'y paraissait (c'est pour dire). Un véritable combat de chiffonniers s'ensuivit et ce à mon grand désarroi. Lorsqu'en enfin je finis par me remettre debout, le visage couvert de bleus, l'autre prit la parole.

-Arfff, tu te bats plu-tôt bien pourrr un Amérrricain !

-...Un quoi ?

-Ne vais pas zemblant de ne pas me combrendre !

-...Tin mais je pige rien ><"

-Che fais en finir afec toi une bonne fois pourrr to...

Il s'effondra au sol, inconscient. Merci Clara. Nous ne perdîmes alors pas de temps pour l'attacher dans un coin, cherchant à présent un moyen de s'évader. Je suggérais alors à Clara d'user de ses charmes sur le garde (une fois celui-ci revenu) et de lui subtiliser les clés de quelque façon que ce soit. Bon, en théorie, c'était parfait, restait encore à voir ce que ça donnerait sur le terrain. Qui plus est, l'autre malade était réveillé, et avait hélas tout entendu de notre plan. Alors que le garde descendait les marches, le taré se mit soudain à hurler notre plan. Le garde, hilare, déclara alors qu'il était plus malin que ça, et qui fallait plus qu'une femme, qu'une superbe femme dans son genre...avec ces formes généreuses...et ce corps si harmonieux...ajouta-t-il, pour lui faire baisser sa garde. Bon sang. J'allais donc m'asseoir près de l'autre malade, me passant la main sur le visage. Quel pétrin...

-*chuchottement* écoute mon gars, si jamais on arrive à s'échapper, promis on te fait sortir aussi, alors aide-nous plutôt que de faire foirer nos plans !

-Arrrf, tu feux dire que tu es de mon côté ?

-...Mais j'ai jamais dis le contraire bordel !

-Alors za tombeuh bien, che fais fous aider !

-Parfait ! Alors, quelle solution tu suggères ?

-Arrrf za che n'en zais rien, mais che feux bien fous aider !

-...Ouais en gros tu sers à rien....

Le temps passa...passa...et aucune solution ne me venait en tête. J'avais bien penser à m'ouvrir les veines et à utiliser mon sang pour briser les barreaux, mais il n'y avait dans cette geôle aucun ustensile susceptible de me trancher le bras. Et ainsi donc, le temps passa, passa...à tel point qu'une barbe de trois jours me recouvrait le visage et que nous jouâmes tous ensemble de l'harmonica pour tuer l'ennui. J’espérais alors que Ryo s'en sortait mieux que nous...

Spoiler:

Sujet: Re: Un trône entaché de sang [PV : Site] 28.03.12 21:21

La double porte s'ouvrit à la volée dans un boucan qui fit taire toutes les conversations de la salle du trône. Et vu le nombre de personnes présentes, c'était pas mal. Outre le (faux) roi et ses trois conseillers se trouvaient présent une douzaine de nobles occupés à faire la cour - littéralement - à leur souverain.
Ryo entra relativement calmement vu la situation, analysant tous les protagonistes de la pièce, notamment le trio de conseillers. Alors, un mec à lunettes relativement jeune mais usé par l'énorme livre de compte qu'il portait sous le bras et qui devait lui prendre une bonne partie de son temps, un type en uniforme décoré de médaille, dans la fleur de l'âge et enfin un vieux sage qui portait un cornet acoustique enfoncé dans les longs cheveux qui entouraient un haut de crâne dégarni. Avec la barbe qui va avec, il ressemblait à un magicien cinglé ou un savant, ce qu'il était probablement. Alors à moins que l'A.A.P. ne recrute des vieillards, ce ne devait pas être lui le second usurpateur. Cela dit, mieux valait se méfier quand même. Quand aux deux autres, respectivement intendant et chef des armées du roi, ils n'éveillaient pas non plus les soupçons. Le chargé du fric semblait sur le point de se tuer ou de mourir sous la poussière qui le couvrait, quand à l'autre, il avait l'air d'une brute très conne qui frappe avant de parler. La figure de l'emploi, en somme...

-Ah, j'allais oublier : messieurs les conseillers, messieurs les nobles, et messieurs les usurpateurs, je vous salue !
____________________

-Avant d'aller plus loin, faisons le tour des infractions commises par Ryo :
* S'introduire dans le château.
* Entrer sans invitation dans la salle du trône.
* Frapper des gardes.
* Se présenter devant le roi armé.
* Ne pas saluer le roi en premier.
* Ne pas saluer le roi tout court.
* Insulter plusieurs personnes, dont le roi, devant ce dernier.

Bilan : la conduite parfaite pour finir sous la hache du bourreau dans le quart d'heure. 3 fois si c'était possible.
Commentaire perso' : pas mal, pas mal. Peut mieux faire, pour un révolutionnaire...

Bon, t'as fini de coller tes conneries n'importe où dans le récit, toi ?!

-Bah j'y peux rien, t'as décidé d'me faire disparaître alors faut bien que je rappelle un peu mon existence, quoi... Eh puis c'est une intervention utile, là !

Ouais, c'est ça, allez dégage. Bon, reprenons.
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La réaction ne se fit pas attendre ; la plupart des spectateur poussèrent un glapissement d'horreur tandis que le roi tentait de lever son large (très laaaaaaaaaaaaarge) postérieur du trône, rouge de rage. Il laissa tomber quand la pointe de l'arme de Ryo se posa contre sa gorge et devint d'une pâleur étonnante. Les deux gardes du corps qui s'apprêtaient à combattre l'intrus se calmèrent lorsqu'ils virent la position délicate de leur monarque. Quand à tous ceux qui étaient proches du trône, ils reculèrent.
Toutefois, le pirate n'était pas là pour commettre un bain de sang, c'était déconseillé pour être accepté à la tête du royaume. À la place, il fit glisser la pointe de sa lame le long du visage de son otage avant de retirer la couronne que ce dernier prenait plaisir à souiller depuis un certain temps. Le cercle d'or et de rubis glissa le long de l'épée.

-Je vais récupérer ça, tu ne la mérites pas. Mais dit-moi, qui est l'enfoiré qui te sert de complice, hein ? Celui qui traite pour toi avec les ennemis du royaume...

-D'accord, d'accord, je vais tout vous dire, mais me tuez pas. C'est vrai, je mérite pas d'être roi, mais je mérite pas la mort pour autant, n'est ce pas ?

Envolé le type à l'air royal, ne restait qu'un crétin atteint d'embonpoint qui suait à grosses gouttes.

-Oh non, tu ne diras rien...

Ryo sentit plus qu'il ne vit un mouvement dans son dos. Il se déporta sur le coté en pivotant, évitant de peu le laser qui vint tuer le faux roi. Dans le même temps, son arme trancha l'air et la tête du traître qui avait décidé de se monter. La couronne s'envola avec le mouvement de l'arme, la tête du ministre de la guerre aussi. Son corps s'effondra, lâchant le pistolet laser qui venait de servir. Sa tête dévala les escalier et s'arrêta auprès d'un chevalier qui se tenait dans l'entrée, la couronne entre les doigts. Ou plutôt, entre les phalanges...
Il avait troqué sa longue cape noire pour une armure intégrale rouillé et sa faux contre une épée ébréché mais le squelette animé restait reconnaissable entre mille. Eh oui, vous l'aurez deviné, il s'agissait bien de Skelti (Moi j'avais pas d'viné. Toi, t'es conne aussi... Une femme quoi ! Ta gueule ! [...])

-Eh bien, mes amis, que d'agitation. Nous ne pouvons même plus être mort en paix, c'est tout bonnement consternant !

Le vieux sage essuya les lunettes qui disparaissaient sous ses sourcils broussailleux comme pour être sûr de ce qu'il voyait puis posa une question.

-Seigneur Childéric, est-ce bien vous ?

-Mais tout à fait, mon brave. C'est bien moi, Childéric VI, votre monarque adoré, revenus d'entre les morts pour mettre fin au règne des usurpateurs ! Et je m'en vais de ce pas vous offrir un nouveau roi, digne de son poste, cette fois.

-Mais, majesté, vous êtes revenu, alors pourquoi ?

-Je ne suis là que le temps d'assurer ma succession, hélas. La Mort ne m'a accordé que cela. Toutefois, ne vous en faites pas, vous pouvez avoir confiance en mon successeur légitime.

Il monta les marches menant au trône et s'approcha de ce dernier et de Ryo, le tout dans un concert de clinquements et de gémissements de pièces de métal.
Lorsque Ryo vit son ami se stopper devant lui, il sut ce qu'il fallait faire. Il se débarrassa de tricorne, veste et épée et s'agenouilla en courbant la tête, le cœur battant. Le sage le vêtit du manteau d'hermine récupéré sur le cadavre de l'usurpateur, qui était discrètement évacué par un duo de gardes venus en renfort pour combattre l'intrus et qui s'étaient retrouvés à assister au couronnement d'un nouveau monarque.

-Ryo Smith, moi, Childéric VI, te déclare officiellement roi de Medieval. Puisses-tu être digne de cette couronne et prendre soin de ton peuple. Vive le roi !

Sous les applaudissement, Ryo, la tête coiffé du cercle d'or, se releva en monarque qu'il était. C'est emprunt de majesté qu'il se dirigea vers le trône et s'y installa, asseyant sa juste domination sur le royaume.
Trois minutes plus tard, des émissaires parcouraient le royaume de long en large en scandant "Le Roi est mort, vive le Roi !". Exceptionnellement, le château fut ouvert à tous et ce fut le défilé dans la salle du trône, où la quasi totalité des sujets vinrent s'incliner devant Sa Majesté Ryo. Enfin, après la promesse faite que les choses allaient dorénavant changer, le calme revint à la tombé de la nuit et Ryo profita du repas pour expliquer la supercherie dans laquelle le royaume baignait depuis des années. Après cela, il lui fallu prendre sa première décision en tant que Roi : trouver un remplacement pour le ministre mort. Il fit venir tous les gardes haut gradés et choisi celui qui semblait le plus compétent. C'était pas encore ça mais il faudrait bien faire avec.
Enfin, bien plus tard, alors que le sommeil s'installait sur le château, Ryo se retrouva enfin seul et fit un tour sur le balcon de la chambre royale. Il aimait bien cette dernière, d'ailleurs, notamment le lit immense. Enfin bref, passons. Une personne tout de noir vêtue se trouvait au même endroit, dans l'ombre. Skelti avait déjà remisé l'armure de roi guerrier.

-Alors, Ta Majesté, ça fait quoi d'être Roi ?

-C'est génial. Crevant, chiant par moment, mais génial !

-Attends de voir ce que les conseillers vont te réserver... Bref, passons. Ma subite disparition n'a pas fait trop de vagues ?

-Un peu, j'ai dit que tu était retourné dans ta tombe, ce à quoi ils ont cru. Étonnant que ta résurrection magique n'ai pas posé de problème, alors que le pistolet laser de notre ami de l'A.A.P. les a tous fait se chier dessus...

Skelti sortit des replis de sa cape l'arme et joua avec.

-Étonnant, n'est ce pas ? Ce peuple est crédule, c'est embêtant par moments mais aussi salutaire à l'occasion. Pour eux, ce qui est inexplicable et mauvais, c'est de la magie. Seulement, de la magie diabolique. Ce qui est plutôt bon, ils ne l'appellent pas magie mais carrément miracle, bien que les deux soient assez similaire... C'est pour ça qu'il faudrait mieux ne pas faire tes tours de passe-passe ici, sauf en dernier recours. Ça pourrait te valoir le bûcher, malheureusement. Car oui, si tu es devenu roi assez facilement, tu peux devenir cadavre encore plus facilement, maintenant. L'A.A.P. fera tout pour remettre un monarque qui les arrange à la tête du royaume et même s'ils sont partis pour l'instant, il y a toujours quelques gueux qui veulent ta peau, eux même ne savent pas pourquoi mais bon, c'est les risques du boulot...

-Tu sais, j'ai l'habitude. J'ai repéré un ou deux types louches dans l'assemblée, tout-à-l'heure, je suis prêt à parier qu'à l'heure qu'il est, ils ont mystérieusement disparu et que ma prime va bientôt grimper...

-Et je tiendrais pas le pari, évidemment. J'aime pas perdre.

-Au passage, pourquoi t'as changé de nom ?

-J'attendais la question. Entre nous soit dit, Childéric est légèrement dépassé sur la plupart des planètes, et Skelti Nos permet un beau jeu de mot sur ma condition actuelle... Et surtout, je ne mérite plus de porter cet autre nom. Childéric veut dire littéralement "Puissant à la guerre". Sachant que je me suis fait buter en traitre par celui que je croyais être mon bras droit et que le royaume n'a pas gagné la guerre en question, ça le fait moyennement quoi...

Skelti sembla plonger dans la mélancolie. Nul doute qu'il revivais les derniers événement de sa vie... Ryo détourna la conversation.

-Tiens, j'y pense, on aurait pas du revoir Site et Clara, depuis le temps ? Ils sont devenus quoi ?

-Euh...

Messages : 59 Date d'inscription : 27/10/2009 Age : 30

Je tournais désespérément en rond, entassé avec Clara et l'autre taré dans ma cage...j'en étais même venue à discuter avec ladite none tellement l'ennui me gagnait. Mais je renonçais bien vite à cette idée étant donné les propos pour le moins... saugrenus qu'elle tenait. J'avais beau me triturer les méninges dans tous les sens, mais rien. Pas la moindre idée. Le garde roupillait depuis belle lurette et se trouvait être trop loin pour que je puisse lui subtiliser son trousseau de clé, et je ne voyais absolument pas en quoi mes pouvoirs pourraient m’être d'un quelconque secours dans une telle situation. Soudain, j'entendis des cris dans la cage d'à côté. Le garde sursauta sur son tabouret, mettant ainsi un terme à ses épouvantables ronflements. Celui-ci attrapa son épée et s'en servit pour frapper contre les barreaux de la cage voisine, hurlant aux prisonniers qu'ils n'avaient pas à s'en prendre d'une telle façon au plus jeune d'entre eux. Intrigué, je demandais au gardien ce qu'ils lui faisaient subir. Il ricana.

-À ton avis, c'est pas tous les jours qu'ils peuvent se mettre sous la dents un petit jeune, mais pas de ça pendant mon service, ça gêne à ma sieste !

J'écarquillais les yeux. Mon dieu, quelle horreur...Comment pouvait-il se passer des choses aussi atroces juste à côté de moi ? Enfin...réflexion faite, c'était un peu la même chose avec Tomy et Ryo, à la différence qu'ils ne s'étaient pas mis à trois sur Tomy et que Ryo n'avait pas le double de son âge. Je m'amusais et me dégoutais à la fois. Je repartis m'asseoir à l'autre bout de la geôle, constatant avec stupeur qu'il ne fallut pas beaucoup de temps au garde pour se rendormir. Je réfléchissais toujours quand une idée me vint à l'esprit. Beurk...Je respirais un grand coup et partis voir l'autre type pour lui murmurer une stratégie.

-Euh...dis moi, mon gars. Il semblerait que l'autre soit contre les..."ébats" pendant son service. Et si tu veux mon avis, la ...gloups... "demoiselle" qui m'accompagne serait toute disposée à t’accueillir dans ses bras pour...enfin...pour...tu vois ce que je veux dire quoi. L'autre pètera un câble, finira par rentrer, et là je l’assomme.

-Che n'ai pas compris en guoi gonzizte ta ztratégie.

-Aheum...ben, comment dire...elle, là...plus toi...tu comprends là ou...?

-Arrr, Chamais de la Fie !

-Ben, pourquoi ? Ils disent jamais ça d'habitude...

-Zeuls les Ariennes méritent ze prifilège !

-Les quoi ?

-Arrrrr, tu ne combrend dézidement rien ! Nein c'est Nein !

-Oh bordel...

Je me tournais vers Clara qui me dévisageait du regard. J'hésitais. La connaissant, j'avais pas beaucoup de chance que ça passe, mais autant tenter.

-Dis, Clara...tu pourrais...simuler, comme si tu...voilà quoi. Hein ?

Eh ben j'avais raison, c'était pas passé. J’eus beau lui expliquer mon plan en détail, la jeune femme refusa d'émettre le moindre son sans qu'on la touche. Re-Bordel. Cela déjà faire quelques heures que nous étions coincés dans ce trou à rat, et je commençais à sérieusement en avoir ma claque. Alors quand faut y'aller, faut y'aller. Au pire, j'irais picoler plus tard avec le Ryo blond pour oublier. Je faisais craquer mes doigts en déglutissant avec gêne, avant de souffler un bond coup. Je dirigeais lentement mes mains vers la poitrine de Clara, gêné au plus haut point. Alors que mes mains s'approchaient et qu'une musique de fin du monde retentissait à cette vue dans ma tête, le garde s'éveilla soudain, pris d'un cauchemars. Il zieuta dans notre direction et constata que mes mains se trouvait être très proche de ce qui semblait être la convoitise de tous les hommes. Il se leva, grattant sa joue grasse.

-Une paire pareil, j'y fourrerais bien les miennes de mains... Il s'approcha, son trousseau de clés en main. Visiblement son état de semi-réveil lui avait ôté toute prudence. Allez, viens là ma jolie, mon tour de garde commence à se faire long. Dit-il en ouvrant la porte.

Le pauvre bougre ne tenu pas plus de 5 secondes face à nous et notre acharnement. La prison, ça vous change un homme. Mais vraiment. Je m'emparais de ses clés et partais libérer nos confrères Pirates, ainsi que récupérer notre équipement. Le groupe se hâta de déguerpir, jusqu'à ce que je me retrouve seul face à l'autre type. J'hésitais tout d'abord à le libérer.

-Dis-moi, toi. Si je te libère, tu nous aideras à vaincre nos ennemis ?

-...Fous menez de bon combats ?

-Oh ça oui, tous le temps.

-Alors margé conclu !

Je le libérais. Il partit aussitôt s'emparer d'un fléau de Guerre, bien déterminé à massacrer quiconque nous opposerait de la résistance. Une fois sortis, je m'empressais de diriger notre groupe vers le Château. C'est là que devait être Ryo, et il devait très probablement avoir besoin d'aide en ce moment même. Ca tombait bien, j'avais sous mes ordres un petit bataillon.

-On arrive Ryo !

Nous traversions les rues de Medieval à une vitesse démesurée, bien déterminés à venir secourir notre compagnon, bien que je l'aimais pas trop, ce nouveau Ryo. Lorsque nous arrivions près du château, nous constations avec effroi qu'une foule immense se dressait devant celui-ci. Mon sang ne fit qu'un tour. Ils avaient capturés Ryo et s'apprêtaient à l’exécuter en public ! Hors de question !

-En avant, montrez leur pourquoi on vous appelle Pirates ! Jusqu'à la mort !

Nous nous élancions alors dans la foule en hurlant nombre de cris de Guerre, armes aux poings. Des gardes vinrent aussitôt nous encercler.

-Quoi !? Vous êtes là pour tuer le Roi !?

-Ouais ! On va le faire saigner ce porc, en Garde !

Et c'est ainsi que nous nous retrouvâmes à affronter les soldats de Medieval dans une bataille titanesque. Quand j'y pense maintenant...la Honte...

Sujet: Re: Un trône entaché de sang [PV : Site] 10.05.12 19:18

-Votre Majesté, il faut vous lever, la foule vous attend !

Même pas 8 h du mat' et déjà des emmerdes... Décidément, pas drôle tous les jours, la vie de monarque.

- Mmmh... Oh, la barbe... Bon, j'arrive.

Une bonne demi-heure de sommeil, un bain et un habillement complet plus tard, Ryo se dirigea vers le balcon d'où il pourrait voir la foule rassemblée dans la cour du château et inversement. Il faudrait peut-être faire un discours solennel, pour encourager la populace... Quelle plaie...
Mais quel plaisir que de se voir acclamé par un bon millier d'âmes de bon matin ! C'est l'orgueil gonflé à bloc que Ryo se prêta au traditionnel "fait coucou aux gueux qui sourient pour l'instant et gueuleront dès que tu feras un truc censé être pour leur bien mais qu'ils ne comprendront pas"... Cela dit, au moins il n'eut pas à faire de discours. Il n'en eu pas le temps...
Il y eu de l'agitation à l'autre bout de la cour, près de la porte du château en lui-même. Puis beaucoup de soldats qui se regroupèrent, armes à la main. Et le ministre des finances qui arriva aux cotés des Ryo, paniqué.

-Votre Grandeur ! Il faut vous mettre à l'abri, des intrus veulent vous occire !

- Quel genre d'individus ?

À travers les cris de la foule et me fracas des armes, Ryo eu la réponse à sa question au travers d'une voix qu'il connaissait trop bien...

-Dégage de là, couille molle ! P'tite bite! Puceau ! Précoce !...

- Oh, c'est pas vrai...

D'un revers de main, Ryo écarta le ministre pour quitter le balcon, soudain pressé. Mais, contrairement à ce qu'on aurait pu s'y attendre, ce n'est pas au fin fond du château, devant une barrière infranchissable de gardes qu'il alla mais bien dans la cour, se dirigeant vers le lieu des combats. La foule le laissa passer, sûre qu'il réglerais le problème, lui le Grand, le Valeureux qui avait mis fin à la tyrannie et à l'oppression.
Les intrus étaient assez nombreux, une petite compagnie quoi. Dont Clara et Site qui étalaient leurs ennemis par paquets. Sortait aussi du lot un type étrange, en uniforme militaire, inconnu au bataillon, il valait bien Clara niveaux sauvagerie, et niveau connerie aussi puisqu'il hurlait des "Ach, crefez, zales juifs !" ou encore "Zeuls les Ariens zurfifrrront !" à tout bout de champs.
Ryo se posta à porté de voix, réajusta sa couronne et se contenta d'un mot :

- ASSEZ !

C'est fou l'effet d'un cri, quand on est roi. À part le cinglé, tous se stoppèrent, le poing levé ou en train de cracher ses dents, pour le regarder.

- Mais c'est quoi ce foutoir ?!

- Ah, Ryo ! Tu tombe bien, on est là pour te sauver !

- En cognant sur mes gardes ?

- Tes gardes ? Attend, me dit pas que la baston est déjà finie ?

- Bah... si. J'ai pris le pouvoir, relativement en douceur d'ailleurs, et notre boulot ici est fini. Mais bon, je peux concevoir qu'en ayant fait les cons à la prison, vous ne soyez pas au courant et arriviez trop tard...

Vu leurs yeux de merlan frits, ils n'arrivaient pas à croire que Ryo ai pu se débrouiller tout seul. Ou alors ils n'acceptaient pas leur inutilité... Ce qui était fort probable, en fait.

- Bon bah, sur ce, va falloir que vous partiez...

Il ajouta, à l'attention du public :

- Pour avoir lancé une offensive sur le château, je devrais vous faire exécuter, mais dans ma grande bonté, et par égard pour l'absence de victimes à déplorer, je vous grâcie ! en revanche, que je ne vous revoie plus jamais en ces lieux, vils manants !

Les plantant là, le jeune monarque regagna son trône sous les vivats de la foule. La populace aurait pu être déçue de ne pas avoir son bûcher mensuel mais, sortant d'un régime où de nombreux innocents avaient eu le feu au fesses (au sens propre) pour impôts non payé, elle était légèrement moins porté sur les condamnations.
Umiko, sous forme humaine, se joignit au trio pendant qu'on les escortait à l'extérieur du domaine.

- Traduction littérale du message de Ryo : on part sans lui, il a encore à faire ici, il se démerdera pour nous rejoindre.

Aussi ils se rendirent à bord de l'Alpha, où Kain dormait, étalé sur le tableau de bord, un hamburger entamé dans la main, mastiquant dans son sommeil... Cependant, l'absence de Skelti les empêcha de décoller.

- Bon, je retourne voir Ryo...

Dans la seconde, elle apparaissait derrière le trône, discrètement. Ryo, l'air de s'ennuyer à mourir, s'occupait du cas d'un paysan dont le voisin avait obtenu la permission d'empiéter sur son terrain grâce à son amitié avec le précédant roi. Il exposait toute l'affaire, pendant que les ministres s'enlisaient dans la recherche des archives relatives aux actes de propriétés. Le travail chiant d'un roi, quoi...

- *murmure* Ryo... Skelti à disparu, on l'attend pour partir.

- Cherche dans les étages, je m'occupe des souterrains.

- Pardon, votre Majesté ?

- Je disais : nous verrons cela plus tard.

- Bien, votre Grandeur.

Tous s'inclinèrent lorsque Ryo sortit, congédiant d'un geste de main impatient les gardes qui voulaient l'accompagner. Il se dirigea vers les catacombes, le vaste labyrinthe souterrain qui courrait sous le château. si un jour ces galeries s'effondraient, ça serait marrant à voir... Mais certainement pas à vivre. C'est avec ce genre de pensées que Ryo déambula un peu au hasard jusqu'à entendre, au détour d'un couloir, une musique. C'était une mélopée triste, jouée par un seul instrument à corde, qui se précisa lorsqu'il s'approcha de son origine.

Spoiler:

C'est un spectacle saisissant qui frappa Ryo : Skelti jouant de la lyre devant une énorme tombe en granit, son armure de chevalier jetée dans un coin de la pièce. Il prit le temps d'écouter le morceau joué par le squelette. C'était une mélodie envoutante, très triste, une musique de regrets et d'espoir, de peine et d'amour, surtout d'amour en fait. Sans sombrer dans la niaiserie, on devinait vraiment le vrai et pur amour à travers ces quelques notes, cet amour si rare et précieux qui transcende la mort...
Les dernières notes moururent sur les cordes. Il y eu un instant de flottement.

- Si tu t'apprêtes à dire quelque chose de méchant, sois gentil et tais-toi...

Ryo s'avança clairement dans la salle.

- Rien de méchant, non. J'ai juste la réponse à une question de longue date : qu'est ce qui se cache derrière la muraille d'humour ? Si ce n'est trop indiscret, qui est enterré ici ?

- La reine Deotéria... Ma femme. À ce que j'ai entendu dire, elle a refusé de se remarier avec mon "successeur" et est morte un an et un jour après l'annonce de ma pseudo mort. En plus d'être incapable de lui offrir ce qu'elle voulait le plus, un enfant, je n'ai même pas été capable de l'empêcher de mourir de chagrin... Il est beau, hein, le "puissant à la guerre"...

- Et, la lyre ?

- Son instrument. Elle adorait cette musique, je voulais la jouer en son honneur. Stupide, non ? Bon, j'ai entendu dire que Site et cie avaient étés exilés du royaume, je vais donc les rejoindre. Tu viendras quand et comment ?

- Le temps de régler un peu les choses ici, ou si vous avez besoin de moi en urgence. Pour le comment, tu ne t'étonneras pas de voir un morceau de bois du Golden à bord du vaisseau de Site...

- Oh, brillante idée... Bon, à propos de brillant, c'est le moment de briller par une vanne magnifique, histoire de détendre l'atmosphère ! Qu'en dit-tu ?

- Que je veux pas entendre. Et que c'est pas pasque tu peut plus verser une larme que ça se voit pas. Et oui, même un squelette peut laisser passer des émotions.

- Merde, moi qui voulait rester de marbre, ou plutôt d'os ! Bwahahahah !

- Casse-toi, vite !

- À tes ordre, ta majeusté !

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